En Périgord, il n’est pas rare si l’on remonte le temps dans sa famille, d’y rencontrer un ancêtre protestant – c’est le cas de Thalie de Molènes dont une partie de la famille a dû abjurer pour survivre et une autre partie s’exiler à Genève.
1542 – En août, à Bordeaux, Aymon de La Voye est condamné à mort et exécuté pour crime d’hérésie. Mais sa parole a déjà enflammé la ville de Sainte-Foy-La-Grande, celle de Bergerac et s’est répandue en amont et en aval de la rivière Dordogne. Alors commence l’histoire des Hortal, bateliers de la Dordogne. Elle illustre les tout débuts du protestantisme, vingt ans avant le déclenchement de la première Guerre de religion. Jean Hortal, colporteur de livres interdits, tels que les Évangiles en français, puis pasteur, incarne l’élan de cette idée, révolutionnaire à l’époque, que tout homme est libre de sa pensée et n’en rend compte qu’à Dieu sans intermédiaire. On suit Hortal par les chemins plus ou moins secrets où il diffuse la Réforme. Émeline incarne les amours passionnelles, maternelles et religieuses. Marguerite, sa fille, approche la cour de la reine de Navarre. Guilhem son fils, aux vraies qualités de guerrier, sera pris dans les filets de la vengeance et de la haine. Ce combat au XVIe siècle de personnalités en lutte contre un pouvoir qui prétend contrôler les consciences peut éveiller des échos dans des temps et des lieux pas si éloignés de nous.
L’historien Jacques-Auguste de Thou a écrit de la première Guerre de religion, alors que les huguenots espéraient restaurer les premiers temps chrétiens dans leur pureté : » Nous avons fait la guerre comme des anges « .