Entre les mois de nivôse et pluviôse de l’an III (1794), plus de quatre cents cochons de la Double furent réquisitionnés pour alimenter en salaison les troupes de la Marine de Bordeaux. Sur le total des expéditions, cinq cochons sur les 481 comptabilisés lors des différents départs, n’arrivèrent pas au bac de Lormont. Ribérac et Saint-Aulaye étaient en tête des réquisitions, mais outre Coutras et Libourne, des étapes eurent lieu aussi à La Roche Chalais, Guitres, Saint-Loubès…
» De cette humble épopée, j’ai voulu tracer le récit au quotidien et à hauteur de sabots, tel que j’aurais aimé l’entendre du groin bavard d’un valeureux cochon de l’an III. Tenant en douce considération ce quadrupède rustique que les anciens livres d’école définissaient comme « le seul animal qui ne soit utile que mort », j’ai donc décidé d’octroyer un droit de mémoire à mon cochon inconnu. Dans ce livre, nous avons souhaité que les mots s’accompagnent d’une collection d’images. Pour les enfants, bien sûr, et pour tous ceux qui s’accommodent mieux des leçons d’histoire quand le rêve, sans les trahir, les habite. »
Pierre Thibaud
Pierre Thibaud, originaire de Saint-Pierre-de-Chignac, vit à Payzac où il s’attache à développer les projets liés au patrimoine. Il a révélé sa région dans L’Auvézère et la Loue (1993, nouvelle édition 2007)
Pajot, depuis 1981, a participé à divers salons et expose à Genève, Paris, New York. Il a aussi réalisé de nombreux travaux d’illustration pour des livres , des revues et deaffiches.