L’alisier est le plus noble de tous les arbres de la montagne. Son port, avec quelque chose de nerveux et de fort, a un équilibre qui plaît. Le feuillage fait boule, dru et dur ; et quand le vent arrive, le rebroussan, tout d’un coup il se teint d’argent comme l’aube.
Dans le vieux château que je sais, sous la Roche des Camps, de bizarres peintures se déroulent autour de la grande salle. Pour séparer ces défilés militaires, sous des vols de pigeons, entre les manoirs et les auberges, il y a des arbres : ces arbres tiennent surtout des alisiers, avec leurs baies si rouges. C’est peut-être que l’alisier est l’arbre des images et des contes.
Les contes ne font-ils pas penser à des alises, d’un vermillon qui inquiéterait s’il n’était: finement truité, sous un duvet d’argent? Pas de saveur, d’abord, ou plate et fade. Puis tout â coup, un goût merveilleux de fruit à la fois tout bon venant et sauvage, avec une pointe musquée d’amande amère ..
Extrait de la préface de Henri Pourrat
Édition originale de 1951
Quatre illustrations , 1 frontispice, couverture illustrée. Cet ouvrage a été tiré à 400 exemplaires numérotés dont 30 sur vélin crème coloriés à la main par l’artiste, 170 exemplaires sur vélin blanc, 200 exemplaires sur alfa et quelques exemplaires réservés à l’auteur et à l’artiste. – Exemplaire sur vélin